Le dernier kilomètre est une expression pour désigner le dernier maillon de la chaine logistique et de production des biens et des services. Dans le domaine du transport, cela représente l’instant où le colis quitte le transport de masse pour être livré individuellement chez les clients. Cela correspond donc aux livraisons de proximité.
C’est l’instant le plus coûteux pour les entreprises de transport car le coût unitaire de transport augmente en se rapprochant de la destination finale avec la diminution du nombre de colis transportés. Contrairement au transport de masse qui utilise des camions contenant de nombreux colis pour de nombreuses personnes jusqu’à un centre de tri ou de dépôt, le dernier kilomètre concerne la livraison unitaire des colis jusqu’au point final.
Cela pose certaines problématiques, d’autant plus que les livraisons ont fortement augmenté avec l’arrivée du e-commerce puis ont explosé avec le click and collect. Les prédictions indiquent qu’il y’aura 17 colis livrés par foyer chaque semaine en 2025 contre 5 colis aujourd’hui.
Un facteur de coût et de pollution à gérer.
La première problématique est donc le coût de ce dernier kilomètre qui peut représenter jusqu’à 50% du coût de la livraison total. De plus, le dernier kilomètre est difficilement gérable car il comprend la livraison effective du produit et la présence de la personne qui doit réceptionner le colis. Enfin la pollution est un facteur important à prendre en compte également : 20% des véhicules en ville, 50% du gazole consommé en ville et 35% du CO2 émis sont liés au transport de proximité. Les livraisons sont très polluantes en villes et les livreurs peuvent très vite se retrouver dans des embouteillages, retardant la livraison, augmentant les coûts et la pollution.
Des initiatives pour améliorer ce dernier maillon
Les villes, et les entreprises de transport travaillent pour trouver des solutions adéquates et réduire les problématiques de coûts, de rapidité, de réception du colis et de pollution. Par exemple, la ville de Lyon travaille sur un nouveau moyen de transport complètement écologique permettant de répondre à certaines de ces problématiques. L’idée est d’allier le transport fluvial avec des vélos cargos électriques grâce au développement du concept par la société Urban Logistic Solutions. Cette solution prévoit un transport de marchandises entre le Rhône et la Saône de 50 000 tonnes d’ici 2031 et une décarbonation totale de sa flotte d’ici 2026. Toutes les marchandises seront ensuite transportées par des vélos cargo électriques pour le transport de proximité dans le but de livrer chaque produit à la bonne personne. Cette solution permet donc d’éviter au maximum la pollution et d’économiser les coûts du dernier kilomètre.
De plus, Marseille et son Marché d’intérêt national (Marché Marseille Méditerranée) déclenchent d’ici 2025 un nouveau centre et une nouvelle solution pour mettre en place de la logistique écologique à Marseille. Ainsi, la plateforme de distribution alimentaire va mettre en place un nouveau système : une dalle de 10 hectares au-dessus de 50 000 mètre carré d’entrepôts où les producteurs et les grossistes pourront s’occuper d’acheminer les marchandises en ville. Ce projet ne comptera pas moins de 300 quais de chargement et de déchargement. Le marché d’intérêt national essayera de créer par ce nouveau système un « réseau interrégional d’électromobilité européen pour le déplacement de véhicules électrique de moyenne et longue portée ». De plus, ils mettront en place d’ici 2022, 100 000 mètres carrés de panneaux photovoltaïques pour contrecarrer sa forte consommation en produisant 5 gigawatts de plus qu’aujourd’hui et seulement grâce à de l’énergie renouvelable. Enfin, Marseille va mettre en place des zones à faibles émissions s’étendant sur 19Km² pour réduire la vitesse et la présence des véhicules polluants et donc réduire jusqu’à 12% la concentration de dioxyde d’azote.
Le transport de proximité est un enjeu central. Les entreprises spécialisées et les villes essayent tous les jours de mettre en place des dispositifs pour réduire les coûts, les embouteillages, la pollution, etc. De plus, pour limiter les coûts au maximum et optimiser cette dernière étape de la chaîne logistique, il conviendrait de développer le multimodal, c’est-à-dire développer le drive, le click and collect, les points relais, les consignes en magasin etc. Il faut aussi accroitre la qualité de service par le retrait 24/7, pour faciliter aux clients le retrait de leurs colis (améliorer les services de retrait et absorber les pics d’activités de plus en plus fréquents sont des atouts majeurs à une bonne optimisation). Pour conclure, la gestion du dernier kilomètre 100% vert verra petit à petit le jour. Un acteur de la mobilité propose des triporteurs 100% électrique, près d’une centaine d’éco-livreurs et 3 centres de tri opèrent dans Paris intra-muros. Pour répondre au problème de la pollution il est urgent que les entreprises mettent en place ces programmes afin de remplacer nos habitudes. Cette transition se fera en partie par le biais de l’électrique : il existe même des drones qui livrent des petits colis pour remplacer le transport de proximité en ville.