Le constat
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Depuis le début de la crise sanitaire, les administrateurs de biens et les agences immobilières ont dû repenser leur mode de fonctionnement pour faire face à cette nouvelle situation.
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Avec ce 2ème confinement, les français ne peuvent pas sortir de chez eux sans motif valable et n’ont pas le droit d’organiser des visites ou de prendre un rendez-vous pour acheter, vendre ou louer un bien. De nombreuses agences immobilières ont dû réduire voire stopper leurs activités. Elles ne peuvent qu’assurer des tâches administratives, et s’organiser pour tenir les assemblées générales de leurs copropriétés.
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Du côté des professionnels, le nombre de transactions et les demandes de prêt immobilier ont fortement baissé. De plus, la faible concurrence des établissements bancaires a entraîné une hausse des taux d’intérêts.
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Entre le mois de mars et mai, le nombre de transactions immobilières a chuté de 80 % à cause du confinement. Cette forte baisse nous montre à quel point le secteur de la transaction et du marché immobilier est fragile. La crise du Covid-19 a des répercussions violentes pour les agences immobilières qui se retrouvent dans l’obligation de repenser leur business model afin « garder la tête hors de l’eau ».
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SOURCE : FNAIM
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Concernant les locations saisonnières, les ADB font aussi face à un ralentissement provoqué par les 2 confinements de l’année 2020. L’incertitude des français concernant la possibilité de partir en vacances et la forte diminution du tourisme ont impacté fortement les demandes de location. Néanmoins, cet impact a été diminué grâce aux français restés en majorité sur le territoire français cet été.
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Les solutions
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Pour faire face à la crise et maintenir une activité pérenne pour les administrateurs de biens et les agences immobilières, de nouveaux modes de travail et d’outils informatiques ont été mis en place : La digitalisation du secteur de l’immobilier et l’intégration de nouveaux modes de travail.
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Cette crise amène les professionnels à moderniser le secteur de l’immobilier en passant par la digitalisation. Lors du premier confinement, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) avait rapidement réagi aux mesures prises par le gouvernement. En effet, dans un communiqué celle-ci soulignait que : « La dématérialisation de nos actes de gestion, la signature électronique, les visites virtuelles pourront contribuer à nous permettre d’assurer nos services. La confiance réciproque est un élément fort de cette chaîne relationnelle particulière ».
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Il est fort probable que les agences immobilières développent de plus en plus ces pratiques. Tout d’abord pour simplifier les procédures et les rendre plus accessibles à la clientèle. Mais aussi pour accélérer le process de ventes, d’achats ou de location entre l’agent immobilier et le client.
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Depuis le décret du 11 mai interdisant toutes réunions de plus de 10 personnes dans un lieu public, les syndics ont dû se réorganiser pour les assemblées générales. Par conséquent, celles-ci pourront se dérouler sans la présence physique des copropriétaires en privilégiant la visioconférence. Ils pourront voter par correspondance avant la tenue de l’assemblée. A noter que les syndics sont dans l’obligation d’informer les copropriétaires au moins 15 jours avant l’assemblée pour avoir recours à cette solution.
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Concernant les notaires, un décret a également été́ publié en urgence afin qu’ils soient en mesure d’enregistrer à distance les nouvelles transactions immobilières.
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En d’autres termes, le contexte actuel encourage et favorise les solutions dématérialisées. La digitalisation des outils, notamment les logiciels PGI (Progiciel de Gestion Intégrée) ou encore l’automatisation des relances par SMS ou par e-mail permettent aux professionnels de l’immobilier d’accélérer les procédures administratives. En parallèle, cela donne la possibilité de se focaliser sur d’autres tâches comme la recherche de nouveaux mandats. De plus, les interactions entre les différents professionnels s’en trouve ainsi fluidifiée.
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Pour finir, de nombreuses agences ont mis en place la signature des compromis de vente à distance, par conférence téléphonique ou visio-conférence réunissant l’agent immobilier, le vendeur et l’acheteur.
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Perspectives
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Que prédit le futur ? A quoi peuvent s’attendre les ADB et les agents immobiliers pour l’année 2021 : Tout d’abord, de nombreux professionnels de l’immobilier (par exemple le groupe Se Loger, l’Institut du management des services immobiliers (IMSI)) s’accordent pour prédire une baisse généralisée des prix évaluée à environ 5% dans les grandes villes et 10% dans les zones moins recherchées ou à la campagne. De plus, l’Institut de l’épargne immobilière et foncière a annoncé 3 scénarios possibles :
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- En V : Beaucoup d’agences pourraient connaitre une évolution en V avec une chute puis une remontée rapide.
- En L : Pour le résidentiel, une baisse des prix serait amenée à se prolonger sur le long terme.
- En W : Si la crise continue au fil des mois, l’Institut estime qu’on se retrouverait avec une évolution en W avec des hausses et des baisses successives. Il s’agirait du scénario le plus pessimiste.
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Désormais, l’inquiétude des professionnels concerne le long terme : ce deuxième confinement freine à nouveau l’immobilier compromettent grandement l’année 2021.
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Pour finir sur une note positive, le marché immobilier ayant été mis sur ralenti ou en pause, les agents immobiliers peuvent en profiter pour se former dans de nouveaux domaines et développer leurs activités autrement : formations à distance, suivi de dossiers, travail sur leur base de données, réflexion sur la stratégie à venir…
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De plus, ce confinement a poussé le monde de l’immobilier à se repenser. Il aura permis de mettre en place différents nouveaux outils et moyens qui seront certainement maintenus et développés à la suite de ce confinement. Il est donc fort probable qu’à la fin de cette crise et dans un contexte plus normal, les professionnels utiliseront ces nouvelles techniques sur le long terme.